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Appréciation de la situation sociopolitique : La pression s’intensifie sur le gouvernement


Avant les élections présidentielle et législatives, les dénonciations à tord ou à raison d’actes attentatoires aux libertés publiques étaient faites par les acteurs politiques. Mais depuis, avec les ralliements même les plus inespérés à la mouvance et la désintégration prononcée de l’opposition, plus rien ne vient réellement des politiques. Sauf quelques critiques sporadiques qui résonnent de loin.
Et comme pour combler ce vide, ce sont les acteurs sociaux qui ont pris le relai.
En premier, ce sont les syndicats représentés par Pascal Todjinou, qui, à Genève, a peint un tableau sombre et sérieusement inquiétant de la situation sociale au Bénin. Le secrétaire général de la Cgtb a même appelé l’Organisation internationale du travail à venir au secours de la démocratie béninoise.
Quelques jours plus tard, d’autres voix iront dans le même sens. Ces dernières sont d’ailleurs particulières parce qu’on ne les a jamais entendu se prononcer sur la situation sociopolitique nationale : l’ordre des avocats et l’Institut des artisans de justice et de paix, une structure de l’Eglise catholique.
Dans leur communiqué rendu public, les avocats ont déploré « la Gouvernance de notre pays ponctuée d’actes dommageables et contraires à la loi. Le gouvernement lui-même les qualifie d'actes de gouvernement ou les justifie par la raison d’Etat. Cette situation est préoccupante en ce qu’elle engage la crédibilité de l'Etat, la sécurité juridique, la paix sociale, l'essor économique, et hypothèque l'avenir de notre pays ». Me Arthur Ballè et ses collègues constatent en effet que les syndicats et les associations soient réduits au silence et à la résignation. Ils rappellent également la bastonnade de policier et de douanier par des militaires. L’ordre déplore par ailleurs l’absence du dialogue et des débats d’idées dans l’arène politique ainsi que la morosité économique.
La conclusion de cette analyse est édifiante : « Ces actes qui sont posés avec une fréquence inquiétante depuis quelques mois, dans l'indifférence craintive des forces vives de la Nation et dans le silence complice de la société civile, des élus et des partenaires au développement violent les fondamentaux de l’Etat de droit et portent gravement atteinte autant à la liberté des personnes qu’à la jouissance paisible de leurs biens ».
De son côté, les religieux, notamment l’Iajp s’est attelé à lancer un appel de prise de « conscience réconciliée ». Et en faisant le diagnostique de la situation sociopolitique, cette structure de l’Eglise catholique constate aussi que « le processus conflictuel interne dans lequel notre pays s’engage avec la complicité complaisante, voir bienveillante de tous ses citoyens, surtout de ses cadres qui en portent actuellement une haute responsabilité morale, nous propulse aujourd’hui, dans ce contexte politique et économique au BENIN, dans une terrible dictature de la démocratie ».
Avec tous communiqués et déclarations, c’est bien la pression qui augmente sur le gouvernement. Une pression que le gouvernement devra apparemment gérer seul d’autant que certains de ceux qui le soutenaient à cor et à cri semblent rebrousser chemin ou ont opté pour le silence.
Par Joël C. TOKPONOU


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