L’ultimatum
donné par le Chef de l’Etat pour la cessation de l’activité de vente d’essence
frelatée aux abords des voies n’a pas manqué d’avoir du répondant au niveau des
premiers concernés. Pour les vendeurs du kpayo, il n’est point question de
mettre fin dans l’immédiat à cette activité qui emploie des milliers de
personnes.
A
travers leurs différentes associations, les vendeurs de l’essence frelatée
s’opposent à la fermeté brandie par le gouvernement. Mais cette position n’est
pas radicale. Ils exigent juste une cessation progressive.
Dans
un premier temps, ils estiment que la filière est trop solidement implantée
pour qu’on en vienne subitement à décider de sa suppression. Car elle donne
raison de vivre à trop de familles béninoises dont les fils et filles ont
divorcé avec le banditisme, la prostitution, la consommation de la drogue et
autres vices. Il est donc important, à leurs avis, de mettre sur pied un
véritable plan pour atteindre le but visé.
S’agissant
de plan, les vendeurs de kpayo n’hésitent pas pour doigter le gouvernement qui,
dans un passé relativement récent, leur aurait fait des promesses.
En
effet, les vendeurs de l’essence frelatée rappellent qu’en 2007, au moment où
la commission de lutte contre le marché invisible avait commencé ses activités,
il leur avait été promis leur reconversion. Pour cela, il leur était demandé
d’élaborer chacun un plan de reconversion précisant le nouveau secteur
d’activités. Il avait même été promis à certains de leur faire obtenir des crédits
pour la construction et la gestion de mini-stations pour la vente de l’essence
dans le secteur formel. Seulement, tous ces projets élaborés sans restés sans
suite favorable.
C’est
pour ces raisons, que les associations de vendeurs de kpayo demandent à être
associées dans la lutte et surtout à bénéficier des mesures d’accompagnement
avant que la cessation des activités ne soit effective.
Au
cas où leurs voix ne serait pas entendue, les vendeurs de l’essence frelatée
soutiennent que les chances sont grandes que la lutte ne connaisse pas un
heureux aboutissement.
Par
Joël C. T.