Le débat de la honte
En
répliquant à un pasteur qui s’était permis de passer sa bible aux oubliettes le
temps d’une matinée pour aller la dénoncer à tord, selon elle, sur la très
suivie émission « Actu Matin » de la télévision Canal 3 Bénin, la
Ministre en charge des relations avec les institutions, a voulu donner sa part
de vérité. Elle n’est pas impliquée dans le partage des subventions allouées aux
confessions religieuses ; du moins pas de manière à se salir les mains. Safiatou
Bashabi Morou, qui se dit « petite » mais « Ministre de la
République » et donc « n’a peur de personne » a mis le pied dans la fourmilière religieuse. Ouvertement.
Et l’adversaire n°1 contre qui la « petite » Ministre semble en
découdre est tout trouvé : un autre pasteur. Dans cette polémique débutante, il ne serait
pas surprenant que cette semaine s’ouvre sur des déballages d’autres « hommes
des dieux » sur les 500 millions de Fcfa devant servir à appuyer les
confessions dans la propagation de la foi et des valeurs morales. Musulmans,
chrétiens de tous genre et adeptes des religions endogènes pourront donc,
chacun selon la masse de billets reçue ou non reçue, intervenir dans le débat
de la honte.
S’il
est admis qu’après tout, ces religieux sont des humains, donc des mortels
c’est-à-dire des imparfaits, il reste difficilement croyable et admissible qu’on
parle de scandale en milieu religieux. Et le ministre chargé des relations avec
la société civile en a donné le ton.
Parler
de scandale chez les religieux ne serait pas hyperbolique. C’est bien le cas. Car
selon le Ministre Safiatou Bashabi Morou, ce sont plusieurs dizaines de
millions de francs qui restent injustifiés rien du côté des confessions
judéo-chrétiennes. Et il n’est pas évident que cette somme soit retrouvée ou
clarifiée. Car si les bénéficiaires de la manne de Moïse dans le désert l’ont
partagé en toute harmonie, ici la manne du gouvernement est répartie dans une
ambiance de crainte et de bras de fer…
D’abord,
il semble bien qu’une erreur se soit glissée dans les déclarations de la
« petite » Ministre. Contrairement à ce qu’elle allègue, si
effectivement on veut assister les couches les plus défavorisées, les églises,
mosquées et couvents ne sont pas forcément les plus indiqués.
Une
certitude, quand l’argent s’installe dans les églises, la foi n’y est plus.
Par Joël C. T.
Encadré
L’Eglise catholique avait raison
Dans
cette ambiance de polémiques autour des subventions aux confessions
religieuses, c’est l’Eglise catholique qui, à défaut de se réjouir, peut se
satisfaire d’avoir rejeté l’offre en son temps.
Elle
reste jusqu’à l’heure actuelle, la seule confession religeuse à ne pas
s’asseoir à la table de répartition de cette manne ; une table déjà très
petite pour le grand nombre de nombreux dirigeants religieux qui tournent
autour, cherchant, parfois désespérément une place.
Mais
il faut dire qu’en son temps, l’unanimité n’était pas aussi du côté de l’Eglise
universelle.
Par Joël C. T.
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