L’actionnariat rural
peut permettre à l’Afrique d’assurer sa sécurité alimentaire déclaré Dr Papa
Abdoulaye Seck, à l’ouverture de la
Semaine scientifique d’AfricaRice (1er au 5 octobre 2012), organisée par le
centre du riz pour l’Afrique pour faire le point des recherches, examiner la
traçabilité des résultats des recherches et de dégager des perspectives
porteuses d’espoir pour l’avenir de la filière riz en Afrique. Cette rencontre
vise aussi à permettre aux participants de réfléchir pour changer ou consolider
la physionomie des recherches en vue d’ améliorer davantage l’environnement.
«
(…) L'Afrique a aujourd'hui une nouvelle vision. C’est l'actionnariat rural
pour assurer sa sécurité alimentaire », a déclaré Dr Papa
Abdoulaye Seck, Directeur Général du centre du riz pour l’Afrique, plus connu
sous le nom d’AfricaRice.
Plus efficace,
efficient et durable que le partenariat, « l’actionnariat rural » intègre,
selon Dr Seck les connaissances endogènes, les priorités de recherche des
populations et les résultats de recherche en termes de production et de
consommation.
Il vise l’émergence de
la masse critique rurale et l’excellence scientifique pour optimiser l’univers
agricole de l’Afrique. L’ « actionnariat
consiste à amener des connaissances et des technologies, en nous appuyant sur
les connaissances endogènes et les résultats de recherche. Il appartient aux
peuples d’apporter leurs contributions, aux transformateurs d’apporter leurs
contributions, à l’Etat d’apporter sa contribution. C’est cela que nous
voulons, un actionnariat pour le monde
rural en Afrique. Mais l’actionnariat doit reposer sur l’excellence
scientifique et l’excellence scientifique doit reposer sur un certain nombre
d’étages qui se tiennent », à savoir « la transparence, l’équité, la
pertinence de nos recherche, la qualité, l’obligation de résultats, obligation
de rendre compte, impact potentiel, partenariat normé », a précisé Dr
Seck qui a appelé ses paires à un changement profond de la philosophie de
recherche pour impacter les résultats agricoles.
«
En Afrique, le 21è siècle doit nous
permettre d’inventer nos méthodes de recherche
si nous voulons véritablement transformer l’agriculture africaine »,
a dit Dr Seck.
Par exemple, l’Afrique
de l’Ouest, pôle majeur d’importation de
riz au niveau mondial (20 % des quantités commercialisées) ne couvre que 60 %
de ses besoins de riz malgré ses potentialités rizicoles notamment dans les
bassins nigérians, guinéens et maliens. L’Afrique subsaharienne dépend encore
fortement des importations pour subvenir à ses besoins de riz.
«
Les chercheurs évoluant en Afrique
doivent cesser d’être de simple architecte mais plutôt des architectes et des
bâtisseurs de civilisations agricoles en s’impliquant davantage dans des
opérations de développement à forts impacts potentiels »,
a-t-il ajouté avant de dire qu’ « Il y a nécessité mais aussi urgence de
construire des systèmes d’innovation qui devraient impliquer toutes les parties du processus de génération, de diffusion de
l’innovation technologique ».
Ainsi, selon lui,
l’Afrique parviendra à la révolution verte pour nourrir sa population. « L'indépendance alimentaire est la première
des indépendances. Et si l'Afrique ne peut pas nourrit l'africain alors elle
n'est pas indépendante», a indiqué Dr Seck.
La crise alimentaire
touche l’Afrique notamment les petits pays dépendants des importations.
L’amélioration de la sécurité alimentaire à long terme passe donc par la
conjugaison des idées.
Ainsi AfricaRice
travaille dans cette optique en mettant en place des outils d’orientation
stratégique de la recherche, de même que des outils de dissémination de l’ innovation
technologiques. A « AfricaRice, les
priorités de recherche doivent être définir par les bénéficiaires de la
recherche », a-t-il conclu non sans marteler que «C’est le terrain qui doit commander la méthode mais ce n’est pas la
méthode qui doit commander le terrain ».
Cette semaine
scientifique d’AfricaRice est à sa deuxième édition et est couplée avec le
forum Grisp (Global Rice Science
Partnership), un programme de recherche du consortium CGIAR dont AfricaRice est
membre qui propose un plan stratégique unique et une unique plate-forme de
partenariat axée sur l'impact de la recherche rizicole pour le développement.
Par
Mikaïla ISSA & Christophe ASSOGBA
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