La dernière déclaration du Front
citoyen pour la sauvegarde des acquis de la démocratie est toujours d’actualité.
Et le front, dans une déclaration rendue publique, s’explique sur ses
intentions. Au regard de la situation, le front estime qu’il est encore plus
pressant d’organiser une veille citoyenne pour que les acquis démocratiques
soient respectées. En particulier, le front citoyen entend œuvrer pour le respect
de la liberté d’opinions.
Encadré
EXTRAIT DE LA DECLARATION DU
FCSAD
A propos de la lettre du
Secrétaire Général de la Cour Constitutionnelle adressée
« Au Responsable du FCSAD » et
reçue le 04 septembre 2012.
Le Secrétaire Général de la Cour
Constitutionnelle, Monsieur Sylvain M. NOUWATIN a adressé une missive
référencée n° 1202 / CC / SG / III « Au Responsable du Front Citoyen pour la
Sauvegarde des Acquis de la Démocratie »
qu’il a négligé de désigner nommément malgré la mention d’un téléphone
qui avait juste été utilisé pour s’assurer un acheminement conséquent dudit
courrier. Celui-ci, avec la mention "TRES URGENT", portait :
"Objet : Mesure d’instruction" et
"Référence : Recours n° 1450 / 119 / REC-12".
Ledit Recours sus-référencé
aurait été introduit par Monsieur Serge Roberto PRINCE AGBODJAN pour « Contrôle
de Constitutionnalité de certaines paroles tirées de la conférence de presse du
30 juillet 2012 au Chant d’oiseau par le FCSAD », en s’appuyant pour ce faire
sur des extraits du quotidien "La Presse du Jour", n° 1692 du mardi
31 juillet 2012.
Le FCSAD tient à faire la
déclaration suivante :
1- Le 30 juillet 2012, à la veille du 52ème anniversaire de
l’indépendance, le FCSAD a organisé une rencontre publique des Responsables des
organisations membres, élargie à leurs bases et autres invités dans la salle de
conférences du Chant d’oiseau.
2- Aucun compte-rendu de presse ne peut engager notre
responsabilité, en lieu et place des Actes de la rencontre. Outre des prises de
positions collectives, ce sont des personnes responsables qui ont exprimé leurs
opinions avec leurs états d’âme divers et qui n’ont posé aucun acte
répréhensible. Aucune censure de ces déclarations n’est admissible.
3- Nous ne comprenons pas que des paroles de citoyens
puissent être jugées pour leur "inconstitutionnalité". Que des
individus, simples citoyens, se trompent là-dessus, cela pourrait se
comprendre. Mais que la Cour Constitutionnelle instruise une telle demande,
voilà qui tombe dans la répression de la liberté d’opinion et d’expression.
Mais cela aussi ne nous étonne guère.
4- Pour revenir aux paroles incriminées, il s’est agi à
haute et intelligible voix de dire nos opinions et d’user de notre droit à
exprimer nos inquiétudes face à l’évolution de la situation sociopolitique
marquée par un MAL qui se développe et atteint toutes les couches sociales :
l’opérateur économique criblé d’impôts et pliant sous le poids du redressement
fiscal, contraint à fuir le pays en délocalisant son entreprise ; l’autre
opérateur spolié de tous ses intrants par des hommes en tenue bombardés en
braqueurs et arraisonnant même un navire ; l’enseignant vilipendé, dénigré et
considéré comme un vulgaire manœuvre, le douanier prétendument corrompu et
enrégimenté perdant son droit de grève, le travailleur de la santé considéré
comme un homme sans cœur, ou plutôt au cœur de pierre, insensible à la mort de
l’innocent qu’il applaudit, que sais-je encore, le magistrat sans conscience
qui vend la justice, oui, le mal a infesté la totalité du pays et les Béninois,
aujourd’hui sous-produits humains sont comme ces animaux dépeints par La
Fontaine - dans la fable, les animaux malades de la peste. Nous avons le devoir de lutter contre le mal.
Nous ne pouvons accepter l’inacceptable. Les acquis démocratiques consignés
dans des lois, fruit des luttes passées contre l’autocratie du régime
Kérékou-PRPB, nous offrent des ressources inépuisables pour mener ce combat.
Utilisons-les, en ne nous laissant pas enfermer dans un légalisme stérile, en
ne faisant pas le jeu du pouvoir et de ses alliés nationaux et internationaux.
Faire le jeu du pouvoir aujourd’hui, c’est déjà se laisser imposer une LEPI,
dont nous savons que le fichier des données tel que constitué comporte de toute
évidence des imperfections qui le rendent non fiable en terme de liste
électorale pour des élections crédibles. Nous savons aussi, quand bien même le
fichier électoral sortira de sa caverne aujourd'hui, comme en circule le bruit,
nous savons que l’incertitude sur les opérations de correction évoque le risque
d’une impasse dans le cas où, aux échéances légales des prochaines élections,
l’opération de correction n’aurait pas abouti à un résultat satisfaisant. Le
risque est alors grand devant l’impasse de voir le pouvoir utiliser une liste
non fiable. Oui, chers amis, tout nous invite aujourd’hui à une vigilance de
tous les instants. Cette vigilance ne sera pas un repas de gala. Elle est de
tous les instants, et voilà pourquoi nous sommes là, maintenant pour organiser
la veille civique, la vigilance de tous les instants afin que évitant d’être
distraits ou passifs, nous ne voyons pas rééditer la grande imposture du K.O de
2011. Chaque responsable ici présent, a donc le devoir de prendre l’engagement,
en toute vérité, en toute sincérité, d’une mobilisation afin de sortir le pays
du marasme actuel et de la décadence programmée.
5- L’engagement pour sortir le pays du marasme actuel et de
la décadence programmée implique un travail de chacun et de tous pour une
mobilisation du peuple dont la souveraineté est au-dessus de tout organe de la
Constitution. Tel est le fondement de la Déclaration issue de cette rencontre,
Déclaration dont aucun des points ne doit être isolé…
6- Au demeurant, la célérité de la Cour à instruire des
plaintes liberticides ainsi que la dernière déclaration de la HAAC en date du 5
septembre 2012 qui menace d’interdire les journaux sans piper mot des
déclarations du Chef de l’Etat qui a mis en branle des loubards armés et des préfets
contre des manifestations pacifiques de partis politiques montrent bien que les
institutions de la République tendent à perdre leur autonomie et leur
signification véritable. Et c’est pourquoi beaucoup d’hommes aujourd’hui
pensent que le peuple doit reprendre ses droits. Tel est le credo du Front
Citoyen.
7- La Constitution du Bénin a comme bases les traditions de
lutte de notre peuple, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948
et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Cette Charte est
directement intégrée dans la Constitution. Quant à la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme de 1948, son préambule reconnaît le droit au peuple de
s’insurger contre un régime tyrannique…
8- Cette plainte qui s’attaque à la liberté d’expression du
citoyen, au droit à l’insurrection du peuple, à l’appel à la mobilisation du
peuple dont la souveraineté est au-dessus de tout organe de la Constitution est
tout simplement nulle et de nul effet.
Fait à Cotonou le 11 septembre
2012,
La Coordination du Front Citoyen
pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire